L'enceinte gréco-romaine

Dès sa fondation au 5^ème siècle av. J.-C, la colonie grecque de Neapolis qui allait devenir la future Naples fut entourée d'un mur d'enceinte. Il devait s'agir de fortifications importantes, car la ville fut réputée imprenable lors des conflits qui éclatèrent dans la région. Quelques restes sont encore visibles, notamment sur la piazza Bellini.

L'enceinte conserva globalement son périmètre à l'époque romaine, même si elle fut reconstruite et renforcée selon les techniques de l'époque. Une extension eut lieu vers la fin de l'Empire, commanditée vers 440 par l'empereur Valentinien III, poussant les fortifications au Sud-Ouest vers la zone portuaire et englobant ainsi le secteur du futur complexe de Santa Chiara.

L'enceinte de Naples, de la chute de Rome à l'arrivée de Angevins

Entre la chute de Rome et l'arrivée des Angevins, Naples fut un duché byzantin puis autonome avant d'entrer sous la domination des Normands. De ces huit siècles mal documentés, la ville ne présente que peu de traces. L'historien et archiviste napolitain Bartolommeo Capasso a toutefois proposé un tracé de l'enceinte de la Naples ducale et de ses portes au 11^ème siècle, qui montre une extension de la ville vers le sud et la mer.

Outre la fortification du Castel dell'Ovo, l'un des faits marquants demeure la construction du Castel Capuano en 1160 par le roi normand Guillaume I^er : cette résidence royale fortifiée s'intégra dans la section orientale des murailles.

La nouvelle enceinte des Angevins

A l'arrivée des Angevins en 1266, Naples devient capitale et son nouveau rang impose un nouveau développement, militaire et urbain. Le mur d'enceinte s'agrandit donc entre les 13^ème et 15^ème siècles : il intègre au Sud-Est la zone du Campo del Moricino qui devient la Piazza Mercato du fait de sa fonction commerciale ; au Sud-Ouest, le secteur de l'actuelle Via Medina rejoint la ville intra-moenia, autour d'une place appelée alors Largo delle Correge en raison des joutes et autre tournois qui s'y déroulent (les corregge désignaient les ornements portés par les chevaux à ces occasions).

Les châteaux existants, renforcés, se voient adjoints les Castel Nuovo au Sud-Ouest et Castello del Carmine au Sud-Est. Si le premier s'élève hors les murs, le second est un élément défensif important des murs de la ville.

Les fortifications des Aragonais

En 1442, Naples change à nouveau de mains : les Aragonais, nouveaux maîtres de la ville, modernisent son système défensif. En particulier, deux agrandissements ont lieu dès la fin du 15^ème siècle. Le premier déplace et modifie radicalement les fortifications orientales, depuis le Castello del Carmine jusqu'à la zone de Porta San Gennaro, supprimant définitivement la fonction défensive du Castel Capuano. Ce nouveau tronçon, puissamment fortifié, est défendu par vingt-deux tours massives, alternant avec des portes. Le second agrandit la ville au Sud-Ouest, délimitant à l'Ouest le tracé de la future Via Toledo et intégrant au Sud le Castel Nuovo à la ville.

De nombreux restes des fortifications aragonaises marquent encore la ville. Les Porta Capuana et Porta Nolana, et des tronçons de murs, témoignent encore de la fortification orientale. A l'Ouest, les travaux de la ligne 1 du métro ont mis à jour un pan de mur visible aujourd'hui dans la station Toledo ; les fouilles dans le secteur du Castel Nuovo ont révélé les fortifications de cette époque.

Les murs des Vice-Rois espagnols

Au 16^ème siècle, après l'arrivée des Espagnols et l'instauration d'une vice-royauté en Italie du Sud dont Naples est la capitale, la population de la ville s'accroît considérablement, à un rythme effréné. Il est en outre nécessaire de la protéger d'une éventuelle invasion de Turcs, contre lesquels la lutte est ouverte pour la domination sur la Méditerranée (la bataille de Lépante a lieu en 1571).

Le vice-roi Don Pedro de Toledo agrandit et renforce donc l'enceinte dans toutes les directions, hormis à l'Est déjà solidement défendu par les fortifications aragonaises. L'extension la plus significative a lieu vers le Sud-Ouest et change radicalement la physionomie de la ville en intégrant intra-moenia les futurs quartiers espagnols (zone de garnison des troupes espagnoles), les collines du Vomero et de Pizzofalcone. Ce faisant, le Castel Sant-Elmo participe désormais au système défensif et son rôle devient central, autant pour défendre que surveiller la ville depuis les hauteurs ; les fortifications vont également jusqu'au Castel dell'Ovo.

Les murs espagnols sont consolidés par des tours et des bastions, comme celui dit des Incurables qui se déployait au niveau de l'actuelle Piazza Cavour. L'accès à la ville est assuré par vingt-sept portes, parmi lesquels la Porta San Gennaro, déplacée vers le Nord à son emplacement actuel, et la Port'Alba, percée au travers d'une ancienne tour angevine.

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