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Le duché de Naples

C'est dans le contexte troublé du conflit entre Byzantins et Lombards qu'émerge le duché de Naples, rendu possible autant par la volonté d'autonomie des Napolitains que par la fragilité du pouvoir byzantin. Sa constitution s'effectue progressivement en récupérant localement et en agrégeant différents niveaux de pouvoirs.

Le duché byzantin

Il reste difficile de dater précisément la création du duché. On retient généralement comme première date 638, qui voit les pouvoirs civils et militaires rassemblés en la personne d'un duc, nommé directement par l'empereur byzantin et dépendant de l'exarche de Ravenne. Puis l'année 661, marquée par l'affaiblissement de la menace lombarde dont le royaume se divise, permet la première nomination d'un duc issu de la population locale : c'est un premier pas vers la future autonomie.

A cette époque, avec environ 30 000 habitants, Naples est devenue la principale cité de Campanie. Sa vie est placée sous le signe des conflits, autant religieux face à l'église romaine voisine et le pape, que militaires contre le continuel péril lombard. Or la ville ne peut plus réellement compter sur l'appui de l'empire byzantin, lui-même faisant face en Orient à l'émergence d'un grand empire musulman emmené d'abord par les Omeyyades puis les Abbassides : les Napolitains sauront tirer parti de cette situation pour gagner leur autonomie.

L'autonomie du duché

Pour la première fois depuis la défaite contre Rome, et pour la dernière fois jusqu'à la Révolution Française, Naples va devenir indépendante.

La chute de l'exarchat de Ravenne, détruit par les Lombards en 753, est vraisemblablement l'événement déclencheur : ce n'est sans doute pas un hasard si le duc napolitain Stefano II décide en 763 de reconnaître l'autorité du pape romain et d'assumer lui-même la charge d'évêque, concentrant donc la totalité des pouvoirs entre ses mains. Même si officiellement le duché reste attaché à Byzance, cet acte de rébellion marque de facto la naissance du duché autonome. Cette évolution s'inscrit dans un mouvement plus vaste qui voit des cités s'émanciper de la tutelle byzantine entre le 8ème et le 10ème siècle, parmi lesquelles Amalfi, Sorrente, Gaète, Venise.

La multiplication des menaces

duche-de-naples-654.jpgLe duché autonome a fort à faire : le péril persiste, Naples étant entourée par les territoires lombards des principautés de Capoue et Salerne et du duché de Bénévent. Ainsi en 831, Bénévent assiège Naples, et parvient à emporter les reliques de San Gennaro.

Mais s'y ajoutent désormais de nouvelles menaces. Les Musulmans, installés en Espagne depuis 711, multiplient les attaques sur les cotes européennes et en Italie du Sud - allant jusqu'à conquérir la Sicile en 827. Au nord, les Francs ont des prétention sur l'Italie, et repoussent les Lombards en 773-774, détruisant leur royaume (Charlemagne se décrétant roi des Lombards) ; au 10ème siècle, le Saint-Empire romain germanique poursuivra cette politique en revendicant le trône d'Italie.

Afin de survivre, le duché de Naples n'hésite pas à faire et défaire les alliances, à l'image de ses relations avec les Musulmans. En 836, on les retrouve alliés pour résister à un siège du duc de Bénévent devant Naples. Retournement en 849 : les Napolitains participent à la fameuse bataille navale d'Ostie, aux côtés du pape contre les Musulmans. Puis les Napolitains s'allient à nouveau avec les Musulmans, suscitant l'ire du pape qui traduit en justice le duc à Rome. Enfin, dans un dernier retournement, les Napolitains se retrouvent à nouveau face aux Musulmans en 915 lors de la bataille du Garigliano, qui met fin à l'expansion musulmane en Italie du Sud.

Mais c'est d'ailleurs que viendra la fin du duché, du lointain nord de la France : les Normands organisent des razzias et des opérations d'invasion au tournant du millénaire. Le duché de Naples est d'abord contraint à leur céder des terres proches d'Aversa en 1030. Mais cela ne s'avérera pas suffisant, et le duché de Naples passera sous domination normande en 1137 avant de disparaître définitivement en 1139.

Les vestiges des périodes byzantine et ducale

santangelo-in-formis-651.jpgIl reste malheureusement aujourd'hui peu de traces de cette période à Naples, suite à la reconstruction de la ville sur elle-même et à la restructuration des édifices religieux. A Naples même, le campanile de l'église de Santa Maria Maggiore est l'un des rares édifice romans, sans doute datée du 11ème siècle. Mais mieux vaut-il encore sortir de Naples : à proximité de Caserte, l'abbaye de Sant'Angelo in Formis a conservé un cycle de fresques de la fin du 11ème siècle, rare témoignage de l'art pictural byzantino-campanien.

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