La construction par les Angevins

La construction du Castel Nuovo fait partie d'un plus grand projet d'urbanisme voulu par Charles I^er d'Anjou à son arrivée à Naples à la fin du 13^ème siècle. Il s'agit d'aménager un secteur stratégiquement situé entre le centre historique de Naples et la mer, et d'y déplacer le siège du pouvoir alors localisé au Castel dell'Ovo.

Les travaux sont confiés à Pierre de Chaules, et dès 1282, la nouvelle résidence est habitable. Les successeurs de Charles I^er poursuivent les travaux, en faisant notamment construire la chapelle Palatine, unique marque encore visible du passage des Angevins au château.

Un remaniement à la gloire des Aragonais

Dans les années 1330, la guerre entre Angevins et Aragonais fait subir au château des dommages importants. Celui-ci est largement restauré et remanié après l'entrée triomphante d'Alfonse d'Aragon en ville.

En effet, le Castel Nuovo devient alors la plus grande résidence royale fortifiée du 15^ème siècle. La structure du château est renforcée : on observe aujourd'hui les puissantes tours crénelées de l'époque et leur base escarpée, taillée de sorte à rendre impossible tout assaut, ainsi que le chemin de ronde. Les Aragonais font également construire la magnifique « salle des barons », avec sa voute dans le style gothique espagnol, ouverte en son centre par un puits de jour. Cette salle tient son nom de l'arrestation des barons qui avaient comploté contre le successeur d'Alfonse d'Aragon au pouvoir, le fils illégitime Ferrante. Le maître d'œuvre de l'ensemble des ces aménagements est Guillermo Sagrera.

Mais l'aménagement le plus remarquable voulu par Alfonse d'Aragon est sans aucun doute le monumental arc de triomphe apposé à l'entrée du château. Célébrant par un bas-relief l'entrée triomphante à Naples du nouveau roi, c'est le plus bel exemple de l'architecture renaissance de la ville. Plusieurs artistes de l'époque sont mobilisés sur ce chantier, coordonné par le Milanais Pietro di Martino et le Dalmate Francesco Laurana. On remarquera que la grande niche du second étage reste étrangement vide : selon certains spécialistes, elle aurait pu être destinée à accueillir une sculpture équestre commandée au grand sculpteur florentin Donatello, mais restée inachevée et dont la tête est conservée au Musée Archéologique National et une copie dans la cour du palazzo Diomede Carafa.