Le complexe de San Lorenzo Maggiore s'élève au coin de la petite piazza San Gaetano, au croisement de la via dei Tribunali avec la via San Gregorio Armeno. L'édifice, qui fait partie des plus intéressants de la ville, laisse apparaître les vestiges de différentes époques, et permet de comprendre comment la ville s'est perpétuellement reconstruite sur elle-même.

Histoire de l'édifice

San Lorenzo Maggiore est situé au cœur de la zone de commerce de la cité gréco-romaine, où s'étendaient l'agora grecque puis le forum romain. Au 6^ème siècle, une basilique paléochrétienne est construite, dédiée au martyr Lorenzo, qui voit au 13^ème siècle l'ordre des Franciscains s'y installer.

Le complexe que nous connaissons aujourd'hui naît réellement grâce à l'avènement de la dynastie angevine au 13^ème siècle. Charles 1^er d'Anjou engage vers 1270 la reconstruction de l'édifice, en important le style gothique de sa région d'origine ; le travail mené par les Franciscains aboutit à un dialogue entre les manières française, visible notamment dans le déambulatoire de l'abside, et italienne, dont témoigne par exemple la structure à nef unique. San Lorenzo Maggiore joue désormais un rôle majeur : de nombreux personnages de la cour royale y sont inhumés ; le complexe sert de siège à diverses institutions civiles, telles les réunions des élus des sept sièges de la cité (dont les blasons ornent encore l'une de façades du monument).

Les siècles suivants voient l'édifice fortement remanié. A partir du 16^ème siècle, la contre-réforme en changera complètement la physionomie en l'enchâssant dans un décor baroque. Le complexe souffrira également des tremblements de terre qui frapperont la ville, jusqu'à voir le départ des Franciscains en 1866, puis tomber à l'abandon et fermer ses portes en 1905. Fort heureusement, San Lorenzo sera restauré au 20^ème siècle, notamment grâce au retour des Franciscains en 1937, et se verra délivré de la majeure partie de ses ajouts baroques pour retrouver son aspect d'origine.

L'église de San Lorenzo Maggiore

L'actuelle façade baroque de l'édifice, ajoutée au 18^ème siècle par Ferdinando Sanfelice en s'inspirant de la manière du grand architecte romain Borromini, ne laisse ainsi en rien présager de son intérieur : la nef unique de l'église déploie un très bel exemple d'architecture gothique, l'un des plus remarquables d'Italie du Sud. Au fond, la lumière perce à travers l'abside, sans nul doute le point culminant de l'ensemble, avec sa structure légère entourée d'un déambulatoire bordé de petites chapelles rayonnantes.

Les plus grands artistes ont travaillé à la décoration de San Lorenzo Maggiore, parmi lesquels Tino di Camaino (tombeau de Catherine d'Autriche datant de 1320-1323, à droite du chœur), Colantonio (Polyptique de la famille San Rocco, vers 1445, aujourd'hui au musée de Capodimonte), ou encore Giovanni Da Nola (autel majeur du chœur, vers 1530). Les chapelles de la nef présentent diverses œuvres, dont des restes de fresques de l'époque angevine qui laissent deviner quelle devait être alors la splendeur de l'église

Enfin, toutes les grandes époques de l'édifice se manifestent encore dans l'église : près du chœur, des restes du pavement en mosaïques de l'église paléochrétienne originelle sont visibles sous des dalles transparentes. La période gothique est bien sûr la plus frappante, mais certains des ajouts baroques subsistent au niveau de l'entrée, et dans l'une des chapelles latérales décorée de marbre par Cosimo Fanzago.

Le musée de l'ouvre de San Lorenzo Maggiore

Le reste du complexe est également accessible en visitant le musée de l'oeuvre de San Lorenzo Maggiore. On y découvrira un cloître, où sont visibles des ruines romaines (les fondations d'un construction circulaire découverte - un tholos), ainsi que les belles salles du chapitre et de Sisto V décorées au début du 17^ème siècle par Luigi Rodriguez.

Cette visite permet également de parcourir les vestiges greco-romains des sous-sols de l'édifice.

Pour en savoir plus : www.sanlorenzomaggiore.na.it

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