Une église gothique angevine
L'église gothique de Santa Maria Incoronata est construite vers 1352 pendant la période angevine de Naples, en bordure du Largo delle Corregge - l'actuelle via Medina -, qui accueillait les joutes et autre tournois (les corregge désignaient les ornements portés par les chevaux à ces occasions). Dédiée à Santa Maria Spina Corona en raison d'une relique d'une épine de la couronne du Christ qu'elle aurait abritée, son nom s'est peu à peu transformé en celui que nous lui connaissons encore aujourd'hui.
Fortement modifiée et endommagée au fil des siècles, notamment par les bombardements de la seconde guerre mondiale puis le tremblement de terre de 1980, l'église est restée longtemps fermée ou partiellement ouverte au public. Des travaux de restauration lui ont redonné sa forme originelle, permettant également sa réouverture complète en 2014.
Un édifice sinculier
Seul bâtiment de cette zone conservé depuis l'époque angevine, Santa Maria Incoronata passerait presque inaperçue : elle affiche en effet la particularité d'être à 3 mètres en contrebas de la chaussée. La zone a été remblayée au 16ème siècle par les matériaux extraits lors du creusement des douves du Castel Nuovo sous Charles Quint.
Par ailleurs, sa structure est singulière. L'intérieur est composé d'une nef principale à quatre travées s'achevant sur une abside polygonale, bordée sur son flanc gauche d'une nef secondaire à la voûte abaissée et terminée par une chapelle dite du Crucifix. A l'extérieur de la nef principale, directement sous la chaussée, se déploie un portique à arche, qui se détache du reste de l'édifice : il est vraisemblable que cette partie soit un témoin d'un ancien édifice civil - sans doute un tribunal datant du règne de Robert d'Anjou - réutilisé lors de l'édification de l'église.
De beaux cycles de fresques
L'église est remarquable pour son intérieur qui, bien que désormais dépouillé, présente de beaux cycles de fresques.
Deux d'entre eux sont l'œuvre du peintre napolitain du début de la Renaissance, Roberto d'Oderisio (1335-1382), influencé par Giotto et Pietro Cavallini. Visibles respectivement sur les murs et la voûte de la première travée de la nef principale, ils représentent d'une part des Histoires Bibliques (1340-1343), d'autre part les Sept Sacrements et le Triomphe de l'Eglise (1352-1354).
Un autre cycle de fresques, plus tardif (1404-1414) représente l'histoire de San Ladislao (Saint-Ladislas), roi de Hongrie au 11ème siècle : le nom de son auteur restant inconnu, cette œuvre l'a désigné pour la postérité comme le Maestro delle Storie di San Ladislao. Cette décoration devait sans doute rendre hommage au roi angevin de Naples à cette période, appelé lui aussi Ladislas, mort en 1414 et enterré à San Giovanni a Carbonara.
Localisation
Consultez la carte générale de situation
Aucun commentaire sur cet article