Lamartine (1790-1869) a bientôt 60 ans lorsqu'il entame la rédaction de Graziella, qui narre de manière romancée l'un de ses épisodes de jeunesse vécu à Naples entre 1811 et 1812. Rédigée pour des raisons financières et intégrée dans son ouvrage autobiographique Les Confidences, l'œuvre n'en rencontre pas moins rapidement un vif succès : publiée seule en 1852, elle deviendra le roman le plus lu de son auteur.
Au cœur du récit, deux sujets principaux : l'histoire d'amour, chaste, magnifiée et tragique, entre l'auteur et son héroïne éponyme que tout séparent ; le golfe de Naples, avec une attention particulière pour Mergellina où vit Graziella et surtout Procida dont elle est originaire.
La réalité de l'aventure de Lamartine a suscité de nombreuses polémiques. L'auteur lui-même, dans ses Mémoires Inédits publiées après sa mort, a admis en avoir « légèrement altéré les premières pages par vanité, tout le reste [étant] exact ». Chacun se fera son opinion, là n'est point le sujet : Graziella est un roman attachant, fier représentant d'un romantisme au charme désuet, bien loin des turpitudes matérielles de notre triste modernité... Un peu comme Naples elle-même.
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