Naples, lieu de villégiature des Romains

A l'époque romaine, les citoyens les plus riches se pressent en Campanie pour y acquérir des propriétés et s'y faire construire de somptueuses villas, où ils y jouissent d'un mode vie oisif, loin des tumultes de la capitale de l'Empire. C'est le cas à Naples même - où plutôt dans ce qui sera ultérieurement Naples, le noyau urbain antique étant restreint autour de l'actuel centre historique et de la colline de Pizzofalcone -, mais les témoignages en demeurent peu nombreux : qui sait que la fameuse villa de Lucullus s'étendait depuis l'îlot de Mégaride où se situe désormais le Castel dell'Ovo jusqu'à la piazza Muncipio et les hauteurs de Pizzofalcone ? Quelques ruines en attestent, notamment dans les sous-sols du Castel dell'Ovo, mais bien peu de choses en somme. Qui sait également que le fils adoptif de Jules César, Brutus, avait sa villa sur Nisida où il aurait fomenté l'assassinat le plus célèbre de l'histoire ? Il n'en reste rien ou presque.

Heureusement, le Pausilippe a conservé quelques ruines, sur un site qui nous laisse imaginer la splendeur disparue des villas maritimes romaines du golfe de Naples : la villa de Pausilypon s'y déployait en belvédère, marquant la colline jusqu'à lui donné son nom, d'origine grec, pour rappeler qu'ici se trouve se trouve le « lieu où finissent les chagrins ».

La villa de Pausilypon

La villa de Pausilypon a été construite à la fin du 1^er siècle av. J.-C. par Publius Vedius Pollio, un riche homme d'affaires qui servit l'empereur Auguste en Asie. On pense qu'elle s'étendait sur une immense propriété, depuis le vallon d'Aiola jusqu'à la baie de Trentaremi à l'Ouest et Marechiaro à l'Est (où des ruines, appelées le Palazzo degli Spiriti - le Palais des Esprits - sont aujourd'hui considérées comme des dépendances de la villa). Elle disposait d'un odéon et d'un grand théâtre de 2000 places, épousant le terrain naturel selon la technique grecque, qui constituent avec quelques corps de bâtiment les principales ruines visibles.

A sa mort en 15 av. J.-C, Publius Vedius Pollio légua sa villa à Auguste : intégrée aux possessions impériales, Trajan en aurait été le dernier occupant. Publius Vedius Pollio légua également à la postérité la légende de sa cruauté, racontée par Sénèque et Pline l'Ancien : il avait l'habitude de nourrir ses murènes en leur jetant des esclaves. L'anecdote la plus célèbre raconte qu'il voulut traiter de la sorte l'un de ses esclaves qui, en présence de l'empereur Auguste, avait brisé une coupe de cristal ; n'arrivant pas à faire renoncer Vedius Pollio, Auguste fit alors briser jusqu'au dernier tous ses vases précieux.

Le Parco archeologico del Pausilypon, le Parco sommerso di Gaiola

Le Parco sommerso di Gaiola (Parc sous-marin de Gaiola) protège depuis 2002 l'aire maritime au pied des falaises du site, et permet de découvrir entre autres les ruines submergées de la villa. Par ailleurs, depuis 2009, la villa de Pausilypon peut directement se découvrir grâce à la création du Parco Archeologico del Pausilypon (Parc Archéologique du Pausilippe) : l'accès se fait par l'étonnante grotte de Séjan, tunnel romain construit sous le Pausilippe, dont l'entrée donne sur la Discesa Coroglio qui descend vers Bagnoli.

Pour en savoir plus sur le Parco sommerso di Gaiola et le Parco Archeologico del Pausilypon : www.areamarinaprotettagaiola.it

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