Un théâtre historique

En 1737, Charles de Bourbon commande la construction d'un théâtre auquel il donne le nom de son patron. Il est accolé au Palazzo Reale, pour que les souverains puissent facilement rejoindre leur loge depuis leurs appartements.

Achevé près d'un demi-siècle avant la Scala de Milan ou la Fenice de Venise, le San Carlo devient rapidement une référence européenne artistique, courue par toute la noblesse napolitaine. Les plus grands artistes du moment en prennent la direction artistique, tels Gioachino Rossini entre 1815 et 1822, ou son successeur Gaetano Donizetti entre 1822 et 1838. Temple du bel canto, les meilleurs chanteurs s'y produisent, à l'instar des célèbres castrats ou, plus tard, du ténor des ténors Enrico Caruso.

Aujourd'hui, le San Carlo est toujours une scène d'opéra de première importance en Italie. Le public napolitain s'y presse les soirs de représentation, et y affiche un caractère exigeant et conservateur : habillés en tenue de soirée, les spectateurs continuent à préférer le bel canto et n'hésitent pas à signifier leur contentement comme leur désapprobation...

Description de l'édifice

L'extérieur du théâtre présente une façade très largement remaniée au début du 19^ème siècle, pour correspondre au goût néoclassique de l'époque. Le portique présente une élégante colonnade et des bas-reliefs de style classique.

A l'intérieur, la décoration initiale en argent, or et azur voulue par Charles de Bourbon en référence aux couleurs de sa maison, a disparu dans un incendie en 1816. La salle actuelle est rouge, selon un plan typique d'un théâtre à l'italienne, avec ses loges à la verticale.

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