Naples face aux Campaniens
Le destin de la jeune Naples grecque se joue dans ses relations avec les peuples indigènes de son arrière-pays, au sein desquels les Samnites, d'origine montagnarde, s'opposent aux tribus installées dans les plaines. Au 5ème siècle av. J.-C, les Samnites entrent en conflit avec les colonies et villes de Campanie : ils conquièrent notamment la Capoue étrusque en 423 av. J.-C, puis Cumes en 421 av. J.-C. A Naples, il semble que leur arrivée s'organise dans un contexte plus pacifique : ils se seraient intégrés aux habitants, pour former une population « campano-grecque ».
Le 4ème siècle av. J.-C est marqué par des tensions à tous les niveaux : au sein de la cité elle-même, entre les différentes classes et composantes de la population campano-grecque ; entre la cité et les populations indigènes de Campanie. Ces dernières font finalement appel à Rome, leur allié dont l'influence a commencé à grandir en Italie du Sud.
La conquête romaine
En 328 av. J.-C, le conflit éclate entre Naples et Rome, dont la garnison campe directement entre les deux colonies de Palaepolis-Parthenope et Neapolis. Rome en sort victorieuse en 326 av. J.-C, tirant sans doute bénéfice de conflits internes à la cité. Naples parvient toutefois à accompagner sa reddition de conditions avantageuses : elle entre dans l'orbite romaine dans le cadre d'un traité d'alliance, dit « foedus Napolitanum ».
Ainsi s'ouvre à cette date la longue série d'occupations successives de Naples, qui ne s'interrompra que ponctuellement jusqu'à l'ère moderne.
Naples, alliée libre et prospère de Rome
Cité libre et alliée de Rome, Naples conserve sa culture grecque et au moins symboliquement une partie de ses institutions. Elle y restera très attachée, comme en témoignent les contestations que suscita son changement de statut en 90 av. J.-C en tant que « municipium » - permettant pourtant aux Napolitains de devenir citoyens romains, reconnaissance par Rome de l'ancienneté et du prestige passé de la cité.
En contre-partie, devant assistance militaire à Rome, sa loyauté se manifeste à plusieurs reprises : on la voit ainsi prendre les armes contre ses anciens parents Grecs lors du conflit qui opposa Rome au fameux roi d'Epire, Pyrrhus, appelé au secours par Tarente en 280 av. J.-C ; son soutien est déterminant après la terrible défaite du Lac Trasimène infligée à Rome par le carthaginois Hannibal en 217 av. J.-C.
Naples et la Campanie bénéficient par ailleurs de l'emprise territoriale grandissante de Rome, qui offre de nombreuses opportunités commerciales, en particulier après la victoire sur Carthage lors des guerres puniques. Du 3ème et 1er siècle av. J.-C., la cité et sa région sont donc dynamiques et prospères (ne dit-on pas que les fameux « délices de Capoue » perdirent en l'amollissant l'armée d'Hannibal ?).
Cette prospérité ne pouvait laisser indifférents les Romains, dont la présence va croissante dans la région. Mais alors que la Campanie se romanise, dans un mouvement inverse, Rome se voit progressivement hellénisée par Naples.
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