L'avènement des Hohenstaufen, héritiers des Hauteville

Le roi normand Guillaume II de Hauteville meurt en 1189 sans laisser d"héritier, mais en ayant pris le soin de désigner sa tante Constance de Hauteville, fille de Roger II, pour lui succéder. Mariée à Henri VI de Hohenstaufen, duc de Souabe et Empereur romain germanique, elle n'a pas la faveur de la noblesse du royaume, qui lui préfère Tancrède de Lecce, cousin de Guillaume. S'ouvre ainsi une crise de succession, qui durera près de vingt ans.

1194 est une année charnière : Tancrède meurt ; Henri VI prend possession du royaume ; enfin, Constance met au monde Frédéric, qui hérite du trône à la mort de son père en 1197. Frédéric entrera pleinement dans ses possessions en 1208, après une longue période de régence assurée d'abord par sa mère jusqu'à sa mort en 1198, puis par son tuteur, le Pape Innocent III.

L'Université de Frédéric

Devenu Empereur romain germanique en 1220 sous le nom de Frédéric II, le nouveau roi est un monarque fascinant, dont la postérité continue de donner une image kaléidoscopique et contradictoire - tantôt éclairé, humaniste et visionnaire, parfois fanatique, cruel et intolérant… Ses années de règne sont marquées par un conflit acharné avec le pape, accentuant la rivalité entre leurs partisans respectifs, Gibelins et Guelfes. Pour mener cette lutte, Frédéric renforce la centralisation du royaume, entreprise qui ne servira pas la popularité de la dynastie souabe dont la chute prochaine ne suscitera guère de regrets à Naples.

Pourtant, la ville s'est vu confier un nouveau rôle dans le royaume : le souverain la choisit en 1224 pour y fonder son Université - qui porte toujours son nom aujourd'hui -, la posant en rivale de celle, historique, de Bologne favorable au pouvoir pontifical.

La chute : l'arrivée des Angevins

A la mort de Frédéric en 1250, Naples refuse l'autorité de son successeur, Conrad IV : elle se constitue en commune autonome, sous la protection du Pape, lui-même ennemi des Hohenstaufen. S'étant rendue en 1253, elle s'insurge à nouveau en 1254 à la mort de Conrad, mais est à nouveau soumise, cette fois par Manfred, frère du défunt roi : celui-ci assure la régence pour le compte de Conradin, fils de Conrad âgé seulement de deux ans, et qu'il dépossède en 1258 de son trône.

Dans son conflit qu'il l'oppose à la dynastie souabe, la papauté suscite alors un rival à Manfred, en la personne de Charles d'Anjou, frère cadet du roi Saint-Louis qui cherche un débouché à ses ambitions contrariées en France. Charles arrive en Italie à la mi-1265, est couronné roi de Sicile en janvier de l'année suivante, et se défait le 26 février 1266 de Manfred qui trouve la mort lors de la Bataille de Bénévent : à cette date commence la domination angevine sur l'Italie du Sud, et Naples ouvre ses portes sans difficulté au nouveau roi, heureuse de voir chassée la dynastie souabe.

Le destin des Hohenstaufen en Italie sera entièrement achevé en 1268, avec l'exécution de Conradin sur le site de la future piazza Mercato, décapité pour avoir cherché à récupérer son trône dont son oncle puis les Angevins l'avait dépossédé.

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