Témoignage significatif de l'architecture de la première moitié du 20ème siècle et du courant rationaliste en Itatie, la villa Malaparte de Capri est un magnifique exemple d'insertion environnementale.
A la découverte de la villa Malaparte
La villa Malaparte (ou parfois casa Malaparte) se découvre isolée en pleine nature, au Sud-Est de l'île, non loin des célèbres et emblématiques Faraglioni. S'avançant sur le promontoire de la Punta Massulo à 32 mètres au-dessus des flots, elle n'est accessible qu'à pied en descendant des falaises qui la surplombent, ou en bateau par temps calme.
Le bâtiment est caractérisé par sa couleur rouge et sa structure parallélépipédique, qui rappelle son inscription dans le courant rationaliste de l'architecture italienne du début du siècle dernier. Cette uniformité n'est rompue que par l'escalier pyramidal (rappelant les nombreux escaliers qui jalonnent les sentiers de l'île) menant au toit-solarium, lui-même marqué par le paravent en maçonnerie de couleur blanche qui s'y déploie en virgule. Cette géométrie austère n'empêche pas la villa de constituer un magnifique exemple d'insertion environnementale : épousant la forme de la Punta Massulo, le bâtiment se fond dans le paysage tout en le structurant.
La « Casa Come Me »
L'écrivain et journaliste italien Curzio Malaparte (9 juin 1898 - 19 juillet 1957), connu en particulier pour son roman La Peau (1949) qui se déroule à Naples pendant la seconde guerre mondiale, découvre Capri en 1936 et y acquiert bientôt les terrains voisins de la Punta Massulo. La construction d'une résidence lui est alors permise grâce à l'amitié qui le lie à Galeazzo Ciano, ministre du régime fasciste alors au pouvoir - et accessoirement gendre de Mussolini -, qui partage son attachement pour l'île. Confiés à des artisans locaux, les travaux débutent en 1937 et durent jusqu'en 1942.
La conception de la villa a longtemps été attribuée à l'architecte Aldaberto Libera, acteur majeur du courant rationaliste italien du début du 20ème siècle, à qui le projet avait été initialement confié par l'écrivain. De récentes études tendent désormais à y voir l'œuvre de Malaparte lui-même, épaulé techniquement par le peintre et graphiste Uberto Bonetti : suite à un différend ayant conduit à mettre un terme à leur collaboration, Libera n'aurait servi que de caution pour obtenir l'autorisation de construire. Cette version redonne son sens au surnom de Casa Come Me (« Maison à mon image ») que Malaparte donnait à l'édifice.
La villa aujourd'hui
A sa mort en 1957, Malaparte souhaita qu'une fondation soit créée afin d'héberger dans la villa les artistes chinois de passage à Capri : lui qui avait obtenu sa carte du parti communiste sur son lit de mort (il l'a réclamait depuis 1945) léguait ainsi sa villa à la République Populaire de Chine. Dans les faits, la villa resta à l'abandon et fut vandalisée, jusqu'à ce que les héritiers de l'écrivain la récupère après une longue procédure. Suite à une importante et coûteuse campagne de restauration engagée en 1988, le bâtiment fut confié à la Fondation Giorgio Ronchi qui y organise depuis des rencontres d'architecture et de design.
La villa reste donc privée et n'est pas accessible au public : vous ne pourrez donc l'admirer qu'à distance, depuis les hauteurs du sentier côtier de Pizzolungo ou depuis la mer en faisant le tour de l'île en bateau. Le cinéma offre une autre possibilité de découvrir la villa : elle a servi de décor à l'adaptation par Liliana Cavani du roman de Malaparte La Peau (1981, avec snotamment Marcello Mastroianni, Claudia Cardinale, Burt Lancaster), et surtout au film de Jean-Luc Godart Le Mépris (1963), dans lequel vous pourrez suivre Brigitte Bardot parcourir les pièces de la villa, gravir son fameux escalier et bronzer sur le toit-solarium.
Pour en savoir plus : red2malaparte.blogspot.fr
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