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La chanson napolitaine

Chanson napolitaine - Torna a Surriento Vésuve - Funiculaire Vésuve - Funiculaire

Un genre qui atteint l'universel

La grande basse bulgare Nicola Ghiuselev (1936-2014), annonçant son dernier bis à la fin d'un concert, déclara au public : « Un chanteur ne peut se définir comme tel si, comme dernier morceau, il ne chante pas "O sole mio" ».

chanson-napolitaine-torna-a-surriento-520.jpgC'est dire l'importance de la chanson napolitaine, qui, loin d'être un simple divertissement folklorique, s'est ouverte aux frontières du monde entier. Ainsi, au Japon, des personnes ne prononçant pas un mot d'italien (ni, a fortiori, de napolitain...) peuvent chanter, intégralement et de mémoire, les plus célèbres chansons napolitaines dans leur dialecte original !

'O sole mio, Te voglio bene assaje, Santa Lucia, Maria Marì, Anema e core, Funiculì Funiculà, Caruso et des dizaines d'autres : ces chansons typiquement napolitaines célébrant la nature, l'amour, la joie, la mélancolie, sans craindre de mêler passion et grotesque, humour et tragique, atteignent à l'universel.

Des paroles originales hautes en couleurs

caruso-scene-378.jpgLes chansons napolitaines figurent au répertoire des plus grands chanteurs, lyriques (E. Caruso, P. Domingo, J. Carreras, L. Pavarotti, A. Bocelli, R. Alagna …) ou non (Dalida, Elvis Presley, Florent Pagny …). Et il s'en écrit toujours.

Elles sont parfois chantées en italien, ce qui est dommage car le dialecte napolitain est une véritable langue toujours parlée. Cette dernière est à l'image de Naples, foisonnante, tourbillonnante, la misère n'excluant pas la joie de vivre, et les paroles originales peuvent être bien supérieures aux textes italiens. Ainsi, dans Fenesta che lucive (que chanta, en particulier, Caruso), un jeune homme apprend la mort de sa bien-aimée. Mais là où le napolitain dit crûment :

« Elle pleurait toujours parce qu'elle dormait seule. Ah ! Maintenant elle dort accompagnée des morts. [ … ]
Regarde ce qu'elle est devenue ; de sa bouche d'où naissaient des fleurs, maintenant sortent des vers. »

une bien mièvre version italienne censure les détails jugés embarrassants :

« Elle pleurait toujours parce qu'elle était si seule. Ah ! Maintenant elle est en compagnie des anges. [ … ]
Regarde comme sa beauté s'est fanée, sa jolie petite bouche autrefois si rouge est maintenant une triste chose sans vie. »

Une chanson publicitaire qui a fait le tour du monde

La très célèbre chanson Funiculì Funiculà fut composée en 1880 par Luigi Denza (1846-1922) sur des paroles de Giuseppe Turco. Elle fut exécutée lors de la Festa di Piedigrotta (fête populaire napolitaine du 8 septembre) à l'occasion de l'inauguration du funiculaire du Vésuve.

vesuve-funiculaire-406.jpgIl s'agit en réalité d'une chanson publicitaire ! Elle devait inciter les touristes et les napolitains eux-mêmes à ne pas craindre le feu du Vésuve ni, surtout, le funiculaire mis en service en 1880 et qui permettait d'admirer de plus près le volcan. Les paroles sont à double sens : dans la chanson, le jeune homme qui s'adresse à sa belle désirerait qu'elle ne craigne pas le feu dont il brûle pour elle et s'en approche davantage !

Le succès fut tel que les Editions Ricordi en vendirent plus d'un million d'exemplaires en une seule année. Rimski-Korsakov en fit une version orchestrale et Richard Strauss l'inséra dans son poème symphonique Aus italien, op. 16 (1886).

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